Cette démarche volontaire s’inscrit également dans le contexte réglementaire de la Directive européenne Cadre sur l’Eau (DCE) qui engage les États de l’Union européenne à atteindre l’objectif de bon état de toutes les eaux en 2027. Elle répond à un besoin pressant au niveau européen quant à la bonne qualité de l’eau. La France, dont les Pays de la Loire, est touchée par des phénomènes de pollutions, d’aménagements de bassins hydrographiques, de multiplication des événements de sécheresses et de crues. Pour y faire face, les premiers « plans de gestion » des eaux inscrits dans la DCE, remontent en France à 2009. Ce sont les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). La Région Pays de la Loire est concernée par la mise en œuvre du SDAGE du bassin Loire-Bretagne.
L’eau une ressource au cœur des Pays de la Loire
L’eau façonne le territoire régional qui est sillonné par la Loire et de nombreuses rivières mais aussi composé de grandes zones humides et des marais littoraux. Ces masses d’eau abritent une diversité incroyable d’espèces végétales et animales et sont le support de nombreux usages économiques ou récréatifs. Cependant cette ressource est menacée. Seulement 11 % des cours d’eau des Pays de la Loire sont en bon état écologique et la tendance ne semble pas montrer d’amélioration. Les conséquences de cette dégradation sont nombreuses, qu’elles soient sanitaires, économiques ou environnementales. Le changement climatique va renforcer les tensions sur la ressource. Il est donc urgent d’agir.
Les causes de dégradation de l‘état des masses d’eau sont multiples
Des ruptures de continuité écologique
La continuité écologique se caractérise par une bonne circulation des espèces aquatiques et des sédiments. On dénombre plus de 4 600 obstacles aux écoulements sur le réseau hydrographique ligérien. 900 obstacles ont fait ou font l’objet d’études ou de travaux de restauration de la continuité. Étant située à l’interface entre la partie maritime et la partie fluviale, les Pays de la Loire constituent une zone charnière pour les poissons migrateurs (saumon, anguille, aloses, lamproies, truite de mer).
Une artificialisation des bassins versants
La dégradation historique des milieux aquatiques est liée à l’artificialisation des bassins versants : le remembrement, la destruction des haies, la dégradation des fonctionnalités voire la disparition des zones humides, l’urbanisation, etc. Ces aménagements accélèrent l’écoulement des eaux, limitent l’effet régulateur des zones humides et modifient l’hydrologie et le substrat des cours d’eau.
Des prélèvements et une forte occurrence d’étiages sévères
Le contexte géologique des Pays de la Loire se traduit par de faibles réserves en eau dans les nappes phréatiques et des débits faibles pour une grande majorité de cours d’eau, aggravés par les prélèvements (alimentation en eau potable, industries, agriculture, etc.). La croissance démographique accentue la pression sur la ressource en eau.
Un nombre élevé de plans d’eau artificiels
On dénombre plus de 40 000 plans d’eau de plus de 1000 m² sur la région. Leur présence entraîne une perte de débit par évaporation, une rupture de la continuité écologique, un ennoiement de cours d’eau et de zones humides, une augmentation de la température de l’eau, une eutrophisation, une modification des peuplements piscicoles etc.
Des pollutions diffuses
Les pollutions diffuses, en particulier par les pesticides, les nitrates d’origine agricole et le phosphore, sont une cause importante de dégradation des eaux souterraines et des eaux superficielles. Les rejets d’eaux usées des collectivités et industriels restent un enjeu important notamment sur certains milieux récepteurs (en amont des captages d’eau, en zones littorales, etc).
On considère que 75% des masses d’eau de la région Pays de la Loire présentent des risques de non atteinte du bon état au regard du critère de pollution (en particulier pesticides, phosphore et nitrates). 66% des masses d’eau de la région Pays de la Loire présentent des risques de non atteinte du bon état au regard du critère morphologique. 59% des masses d’eau de la région Pays de la Loire présentent des risques de non atteinte du bon état au regard du critère continuité. 66% des masses d’eau de la région Pays de la Loire présentent des risques de non atteinte du bon état au regard du critère quantitatif (écart entre les volumes prélevés et les volumes acceptables par le milieu).
Un projet né en 2017
Les réflexions autour du projet LIFE REVERS’EAU sont nées en 2017. Sa construction avec les acteurs locaux a débuté en janvier 2018. Une approche ascendante a été favorisée donnant une large place aux territoires pour faire émerger des actions pertinentes et définir collectivement le cadre du projet. Ce projet a fait l’objet d’une étroite collaboration avec les services de l’État et l’Agence de l’Eau Loire Bretagne. Cette dernière cofinance le projet à hauteur de 4 025 551€. Le projet a été validé par la Commission européenne à l’automne 2020.